Je suis un militant, je suis un soutien de votre secteur d’activité, qui est à la croisée des chemins, entre les services et l’industrie. La logistique, c’est pour la région Hauts-de-France, 157 000 emplois et 13 millions de mètres carrés. La logistique crée de l’emploi et ne peut pas être délocalisée. C’est ce qui m’intéresse. Troisième plus grosse région de France, les Hauts-de-France connaissent encore le taux de chômage le plus élevé, même s’il a baissé deux fois plus vite que le taux national.

Si on impose l’artificialisation zéro, on met la région sous cloche en termes de développement économique et le chômage va continuer à augmenter. Ce n’est donc pas possible. Nous avons réussi à sortir les grands projets régionaux de cet objectif d’artificialisation zéro.

Il n’y a pas beaucoup de terrains disponibles sur la Métropole de Lille, notamment du fait de champs captants (territoire regroupant un ou plusieurs ouvrage(s) de captages d’eau potable souterraine, dans une même nappe phréatique, ndlr), mais la logistique me permet justement de faire de l’aménagement du territoire.

Par ailleurs, à l’heure de l’artificialisation zéro, changer la réglementation concernant les bâtiments grande hauteur, sachant que cela ne coûterait pas un centime à l’Etat, nous permettrait de redevenir compétitifs. Je me bats depuis bien longtemps à ce sujet. Je ne comprends pas que l’on puisse rester bloqués là-dessus.

Sur la question de la concurrence avec nos voisins, je tiens à rappeler que nos coûts salariaux en région sont de 18% moins importants que la moyenne européenne et concernant les coûts immobiliers, nous sommes 28% en-dessous. Autre avantage, notre maillage routier et autoroutier est de qualité, et le canal Seine Europe nous permet également de parfaire ce maillage. Les Hauts-de- France sont une porte d’entrée évidente.

Mais il reste la question épineuse des délais d’instruction des dossiers. J’ai demandé au gouvernement de nous permettre de simplifier les procédures, pour gagner du temps, car c’est là que nous perdons en compétitivité. Tesla, par exemple, s’est récemment installé en Allemagne, sur le critère du temps d’instruction des dossiers... le pays s’était en effet engagée sur des délais deux fois plus courts qu’en France !

En tant qu’élu, j’aurais besoin qu’une association comme Afilog me dise à quoi va ressembler l’avenir, notamment que vous puissiez me dire à quels seront les besoins en formation d’ici 5 à 10 ans, et quelle sera la quantité de main d’oeuvre nécessaire. J’ai besoin de cette vision, même si elle n’est pas figée ou contractuelle, pour que je puisse m’adapter. Dernière chose, la question de la transition énergétique n’est pas une fable. Mais je ne considère pas qu’il y a une opposition entre l’écologie et l’économie. Par exemple, vous pouvez installer du photovoltaïque sur vos bâtiments, et montrez que vous êtes à la pointe.