Editorial de Clause Samson
Quel chemin !

Quel chemin parcouru depuis 2014, année où le Conseil d’Administration d’Afilog a décidé de prendre son bâton de pèlerin et faire le tour de la France logistique.

Parcours que l’on pourrait qualifier d’initiatique, tant nous avons appris lors de ces étapes. Les invariants ne nous ont pas surpris : le foncier de plus en plus rare (du moins pour la logistique), des citoyens oscillant entre méfiance et intérêt pour notre secteur et nos métiers. Nous avons rencontré au long de ces étapes des concepteurs de bâtiments particulièrement imaginatifs, des gestionnaires de sites enthousiastes, des techniciens des collectivités attachés à inscrire la logistique dans les politiques publiques, des élus souvent positifs vis-à-vis de notre activité qui emploie près de 2 millions de personnes en France. Nous avons aussi rencontré des inquiétudes, des déceptions voire des colères.

Ce serait tellement plus facile de rester politiquement correct et de se congratuler. Il y a des raisons de le faire car des lignes ont bougé en 5 ans : après l’enlisement de la stratégie France Logistique 2025 au moment de sa mise en œuvre concrète, l’espoir renaît avec le rapport Daher-Hémar et les annonces du Premier Ministre le 16 septembre, promettant de créer les conditions pour une compétitivité logistique retrouvée. La logistique devient un sujet politique. J’en veux pour preuve les débats parlementaires et nombreux amendements nous concernant au moment de l’examen des textes de loi : ELAN, ESSOC, loi d’orientation des mobilités, PLF, loi Energie-Climat.

Contre-balancent ces pas en avant des aspects moins réjouissants : l’autorisation environnementale unique qui nous fait perdre à 2 à 4 mois de délais, une simplification réglementaire qui a failli franchir une belle étape (rehaussement du seuil de l’enregistrement entre autres) avant d’être stoppée net par un possible amalgame avec Lubrizol. Des points d’actualité peuvent enrayer une vision ! Nous sommes confrontés à des injonctions contradictoires : injonction de sobriété foncière à l’heure de l’artificialisation zéro, et , dans le même temps, impossibilité de verticaliser, et donc de densifier plus. Reconvertir des friches industrielles reste un exercice bien plus périlleux, sur le plan financier et administratif, que de consommer de la terre agricole.

Pendant qu’en France, un dossier ICPE passe les différentes étapes de son instruction (disons 12-18 mois voire plus), on a mis en exploitation le même type de bâtiment (parfois deux!) ailleurs en Europe.

L’alarmisme n’est pourtant pas de mise : par sa géographie, ses infrastructures, ses bassins de population et d’emploi, la France reste un pays où il fait bon développer des bâtiments logistiques. Afilog et ses membres ont depuis 2001 toujours été là pour accompagner les politiques publiques et continueront à l’être